martedì 27 maggio 2008

VOYAGES - DOMINIQUE ZINKPE


Voyages

Sur les routes de Porto-Novo et les sentiers d'Azali à Abomey, on trouve encore ces vieux vélos " Hercule " transportant femmes, tomates, paysans et houes. En 1998, je me suis intéressé à ce moyen de transport populaire aujourd'hui devenu " zémidjan " à Cotonou. Pour finir, une œuvre est sortie, " Taxi-Kannan " qui s'est promenée du Bénin au Ghana jusqu'en Suisse à travers l'exposition " South meets West ".
Plus tard, je suis parti à Abomey en taxi-brousse où j'ai mon atelier devant lequel ces taxis défilent à longueur de journée pour se diriger vers le marché Houdjro ou aller à Agbanhizou.
Le taxi de "Dis pour toi", je l'ai pris. Le taxi de "Tais-toi jaloux !" je l'ai pris. Celui de " Dieu est grand " aussi. A chaque fois, des scènes et ambiances différentes, mais presque toujours les mêmes. Une fois c'était Houbédji, le Président de l'Assemblée et sa trahison envers Kérékou, un débat entre marchandes d'oignons, de friperies et de volailles.
Moi j'écoutais.
Une autre fois, le 12 juin de cette année, une discussion sur la flambée des prix du pétrole et sur l'impossibilité d'écraser une mesure de mais à moins de 200 francs cfa. Quelqu'un du groupe, un vendeur de riz, donnait raison aux Européens et encourageait la consommation de riz. Je jetais un coup d'œil à la marchandise sur laquelle il était assis. Sur l'emballage, " Made in China ".
Difficilement, je suis parvenu à compter les têtes autour de moi : 12. Douze passagers pour une voiture à cinq places ! Sur mon épaule de la sueur dégouline, celle du voisin bien sûr. Quant à mes jambes, impossible de les remuer, il ne me restait qu'à supporter leurs fourmillements. Bras et jambes s'entrechoquent, se superposent, les corps essayant de trouver une place sur un siège sans place.
Mais la discussion était si prenante que je ne souffrais plus.
De temps en temps, le chauffeur augmentait exprès le son de l'autoradio pour nous faire entendre, absolument, la nouvelle cassette de Gbéssi ou de Koffi Olomidé. A chaque arrêt les vendeuses accouraient, leurs cris couvrant le son que crachait l'autoradio : " Fofo arachides 25 francs. Le tout 25 francs. Fofo, Fofo. Tantie le mais est chaud et ne coûte pas cher. Toutes les bananes 100 francs, 100 francs. Tantie vous n'en voulez pas. Fofo je viens de le cueillir, Tantie 50 francs seulement... " déferlaient dans mes oreilles.
De ces images, impressions, ambiances, paroles, rythmes, je dois sortir des œuvres, grandeur nature, de tous ces itinéraires, que ce soit au Bénin, au Niger, au Sénégal ou ailleurs.
Incontestablement.

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